Les CFF exploitent des systèmes de chauffage d’aiguilles aux points névralgiques des lignes principales, afin que celles-ci ne soient pas recouvertes de neige ou de glace par temps froid. Près de 60% des aiguilles du réseau de lignes principales sont équipées d’un chauffage, soit environ 7400 installations.

Ces quelque 7400 chauffages d’aiguilles sont axés sur l’efficacité énergétique. L’optimisation des paramètres d’enclenchement a permis de réduire considérablement la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre. Lors d’un hiver moyen, la consommation d’énergie des chauffages d’aiguilles se situe entre 18 et 23 GWh. La facture énergétique de la totalité des chauffages d’aiguilles des CFF s’élève à près de 2,5 millions de francs.

En outre, les CFF passent, dans la mesure du possible, du gaz à l’électricité au terme de la durée de vie des aiguilles existantes. Les chauffages d’aiguilles électriques sont plus économes en énergie et plus respectueux du climat. Grâce à de telles mesures, les CFF économisent près de 7 GWh d’énergie et 1800 tonnes de CO₂ par an au cours d’un hiver moyen, soit l’équivalent de la consommation d’électricité annuelle de 1750 ménages suisses.

Actuellement, les CFF comptent environ 1000 véhicules sur rail roulant au diesel, notamment des locomotives, des grues, des plates-formes de travail et autres. Ces véhicules sont utilisés pour les travaux d’entretien, sur les chantiers, pour le transport de marchandises sur le dernier kilomètre, les manœuvres ainsi que les interventions d’extinction et de sauvetage. L’objectif est de réduire l’utilisation du diesel fossile de 50% d’ici à 2030 (soit 5 millions de litres de diesel) et de 92% d’ici à 2040.

À cet effet, les CFF misent principalement sur l’entraînement électrique lorsqu’il leur faut remplacer les véhicules diesel actuels ou acheter de nouveaux véhicules. Les avancées technologiques en matière de batterie permettent d’avoir davantage recours à l’alimentation par batterie, qui peut être complétée par le pantographe si besoin est. De premières expériences sont menées avec différents véhicules pilotes. À partir de 2025, les CFF ne devraient plus acheter que des locomotives de manœuvre à batterie électrique.

En attendant, le diesel restant sera progressivement remplacé par des biocarburants de deuxième génération (biodiesel HVO), issus de sources renouvelables, sur les véhicules sur rails. Contrairement au biodiesel traditionnel, ils ne viennent pas concurrencer la production agroalimentaire et l’exploitation des sols. Ils permettent par ailleurs de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre.

La flotte de véhicules routiers des CFF comprend près de 2600 transporteurs et voitures qui permettent, par exemple, d’effectuer des inspections dans des zones reculées ou d’amener le personnel et le matériel sur les chantiers. D’ici 2040, les CFF vont décarboner leur flotte pour l’équiper en continu de systèmes de propulsion reposant sur des énergies renouvelables. L’étape intermédiaire en 2030 prévoit la décarbonation d’environ 50% des véhicules.

Actuellement, l’accent est mis sur l’électrification de la flotte. C’est pourquoi outre l’acquisition de véhicules électriques, les CFF mettent en place un réseau interne d’infrastructures de recharge. Ils organisent également diverses mesures d’ancrage comme des roadshows portant sur les nouveaux véhicules et mettent à la disposition du personnel des vidéos pédagogiques sur la mobilité électrique.

La coordination entre le remplacement de la flotte par des véhicules électriques et la construction des stations de recharge, ainsi que la charge émotionnelle liée à l’automobile et la gestion des demandes relatives aux fonctionnalités des véhicules constituent des défis de taille.

Le non-recours aux énergies fossiles est l’une des mesures de l’initiative Exemplarité Énergie et Climat dans le cadre de laquelle les CFF se sont engagés. Depuis 2016, les CFF renoncent systématiquement à l’installation de systèmes de chauffage à base d’énergies fossiles (huile de chauffage, gaz naturel) lors de la construction ou du remplacement d’installations de chauffage.

Plus de 160 installations ont été ainsi transformées, ce qui permet d’économiser chaque année plus de 2,1 millions de litres d’huile de chauffage et d’éviter l’émission de 7450 tonnes de CO₂. À titre de comparaison, ces quantités permettraient de chauffer au moins 1600 foyers (pour une construction de 2005) pendant un an.