Juché sur une colline entre Morat et le Grand-Marais, le site actuel du Centre Loewenberg est proche des rives du lac de Morat. Il était à l’origine utilisé pour la viticulture et l’agriculture. À la fin du Moyen-Âge, une famille de nobles fribourgeois, les Velga, possédait l’immense propriété, dotée de moulins, de fermes, de vignes et d’un bistrot. Le premier propriétaire officiellement reconnu, en 1511, fut le gentilhomme bernois Sebastian von Diesbach (env. 1481-1537). Le manoir en conserve à ce jour des empreintes visibles. Aux 16e et 17e siècles, Löwenberg changea plusieurs fois de propriétaire, tandis que l’édifice principal – auparavant une ferme viticole – fut transformé en manoir.

Ère de la famille de Rougemont.

En 1794, une famille de banquiers neuchâtelois, les de Rougemont, fit l’acquisition de la propriété. Denis I. de Rougemont, qui avait fait fortune grâce à sa banque parisienne, et ses trois fils se distinguèrent en tant qu’amateurs et mécènes d’édifices architecturaux remarquables. De 1794 à 1839, ils transformèrent le bâtiment principal en prestigieuse résidence de campagne et le terrain en parc de style anglais. Ils firent également construire plusieurs bâtiments à vocation commerciale. Une dernière transformation majeure eut lieu en 1888, donnant notamment naissance à l’Orangerie. Après le décès du dernier arrière-petit-fils de Denis de Rougemont en 1973, la propriété fut vendue aux CFF.

Ère des CFF.

De 1980 à 1982, les CFF construisirent leur centre de formation sur le terrain, qui servait à l’époque de pâturage. Parallèlement, ils rénovèrent le bâtiment historique.

En 2017, les CFF ont vendu le Centre Loewenberg à la société Novavest Real Estate AG dans le cadre d’une procédure Sale and rent back. À ce titre, les CFF ont signé un contrat à long terme qui leur permet de louer le Centre Loewenberg. Celui-ci fera office de centre de séminaire et de réunion pour des personnes internes et externes à l’avenir également. 

Les bâtiments historiques ont été de nouveau restaurés en 2019. En 2022, lors de la fermeture annuelle, tous les bâtiments de style Haller ont été rénovés de fond en comble, afin de répondre aux principes de durabilité. Dans ce contexte, de nouveaux systèmes domotiques, une installation photovoltaïque et d’autres mesures d’économie d’énergie ont été mis en œuvre.

Les CFF décidèrent de construire un centre de formation sur le terrain de la propriété de Löwenberg dans les années 1980 afin de regrouper la formation aux professions traditionnelles du chemin de fer dans un lieu central et facilement accessible. À l’issue d’un concours d’architecture ouvert, Alfons Barth et Hans Zaugg (Aarau) se virent confier le projet en 1977. L’actuel concept architectural fut finalement développé en collaboration avec l’architecte Fritz Haller. Le Centre Loewenberg fut érigé de 1980 à 1984.

Il se distingue par son caractère modulable et l’importance accordée au paysage. Haut de deux étages, le bâtiment de formation est par exemple abaissé de sorte que la vue sur et depuis le manoir soit préservée.

De loin, les pavillons d’habitation de forme circulaire ressemblent à des arbres: dotés d’un vitrage vert, ils comportent une structure autonome au rez-de-chaussée et une structure en surplomb à partir du premier étage. Le vitrage vert a d’ailleurs été étendu à tous les nouveaux bâtiments afin qu’ils s’intègrent parfaitement dans le parc.

L’architecte Fritz Haller.

Représentant de l’École de Soleure, Fritz Haller a inventé avec le fabricant USM (Ulrich Schärer Münsingen, encore connu aujourd’hui pour son mobilier) un système tramé, modulaire et normalisé. Avec son ossature en acier, celui-ci trouva parfaitement sa place dans l’environnement du Centre Loewenberg.

Grâce aux bandes transparentes et au plafond à lamelles, la structure est baignée de lumière naturelle. Les salles peuvent être facilement réagencées grâce aux colonnes d’acier disposées selon un schéma régulier, aux poutres en treillis sur lesquelles elles reposent ainsi qu’à la légèreté de la façade en verre. Comme l’avait imaginé Fritz Haller lors de la conception, l’organisation de plusieurs salles du bâtiment de formation a été revue au fil des années.

Du fait de l’emplacement stratégique de Löwenberg, entre le lac de Morat et les contreforts des collines préalpines, il a très tôt fallu empêcher l’accès à Berne à partir du nord-ouest. Après la Première Guerre mondiale, Löwenberg apparaissait comme un goulet d’étranglement à une époque où la Suisse craignait un assaut par les airs ou l’arrivée de chars. Des ouvrages défensifs antichars (surnommés «Toblerone») et un fossé furent construits en réaction à cette menace. Au début des années 1990, l’un des rares bunkers Centi fut installé à côté du pressoir. Sa tourelle a été reprise d’un char Centurion en fin de vie, canon compris. Aujourd’hui, les installations, qui ont toutes été mises hors service, sont reconnues comme des monuments militaires d’importance nationale.

Visite guidée.

N’hésitez pas à contacter Beat Salzmann si vous souhaitez voyager à travers le passé de ces ouvrages militaires. Nous pouvons également prévoir une collation sur demande.

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